Desperate Housewives - Saison 2, Le bilan

Desperate Housewives - Saison 2, Le bilan
24 épisodes.

C'est une saison fortement marquée par le "on fait quoi maintenant ?" du coté des scénaristes et l'effet nouveauté fortement atténué. La saison parait nettement moins passionante pour ces deux raisons qui frappent l'ensemble des wives.

Susan : On se fait chier, il faut le dire. Je ne sais même plus 13 semaines après son intrigues pré Ron. Ron arrive dans la storyline bouche trou par excellence. Et on se fait grandement chier sachant qu'elle ne va pas mourir et que Ron va dégager. Ce qui ne rate pas. D'ailleurs, aussi bien Ron que sa maladie mortelle qui peut la tuer à n'importe quel moment sont complétement oubliés dès l'épisode suivant pour se concentrer sur le triangle Karl/Susan/Mike avec une touche d'Edie. Et là, on retrouve de la Susan vraiment agréable à suivre qui nous fait sourire souvent, qui nous fait rire parfois. Dommage qu'on est cette grosse impression de copié/collé de la fin de saison 1 avec la rivalité avec Edie, la volonté de se faire pardonner et Mike laissé en grand danger en fin de saison.
Ca y est, je me rappelle du début de saison entre le "je cache à Mike que Zach est son fils", sa colère légitime puis l'intrigue paternelle vite zappée.
4 storylines rien que pour elle (zach, le père, ron, le triangle carré amoureux), c'est beaucoup trop. 9a sent encore le gros tâtement pour chercher dans quel registre Susan fonctionne. Au bout de 2 saison et quasi 50 épisodes, c'est grave.

Gabi :
10 épisodes pour faire sortir de prison Carlos puis une sortie expédiée en un clin d'oeil. Ca sentait, et je le disais à l'époque, qu'ils ne savaient pas quoi faire de Solis et tant que Carlos est en taule, il y a un semblant d'histoire. Dès qu'ils ont eu l'idée, zou, dehors en une phrase le Carlos et on introduit la nonne mangeuse de Carlos pour qu'elle introduise la storyline du bébé Solis très bien mené jusqu'à quasiment la fin. Le climax avec la strip teaseuse récupérant Lily est magnifique et ensuite, c'est la catastrophe avec l'insémination de Xiao Mei et le soudain intérêt sexuel de Carlos envers elle qui conduit Gabi à le jeter dehors. Tout reste cohérant dans ce final par rapport à la personalité de Gabi mais cela va à mon sens à l'encontre du couple Solis qui reste uni et soudé quelque soit le problème. Hormis sur les 4 derniers épisodes, Gabi reste néanmoins toujours au top, nous faisant souvent rire, quasiment tout le temps bavé (record de scène en lingerie très fine et très sex battu) et fidèle à elle-même tout le temps.

Bree :
Très bon départ avec George le psychopate. Souvent drôle, souvent décalé, toujours bien amené. Puis ils tuen George et c'est le début de la fin pour Bree qui sombre dans l'alcoolisme et s'en remet à un boulet pour lui filer une storyline. Autant dire que ça donne toute une seconde partie de saison à chier pour Bree totalement hors sujet et qui ne se rattrappe in extremis que lors des 3 derniers épisodes, bizarre coïncidence, juste après le départ d'Andrew et de Peter symbolisant son alcoolisme. Quand certains voulaient pas me croire quand je disais que l'alcoolisme de Bree était une très mauvaise idée ...

Lynette :
Bah ça reste du Lynette. Elle habite ailleurs et vit à une autre époque. Le gros changement : elle bosse et Tom reste à la maison. Le problème, c'est qu'ils ont trouvé le moyen de ne pas montrer Lynette au boulot et Tom à la maison. On a vraiment du mal à voir le gros changement par rapport à l'an passé. Pourtant, ça démarrait bien avec l'excellente Nina dont ils ont jugé bon de se débarasser puis Ed, moins génial que Nina mais qui s'en sort. La fin offre une storyline qui dure plus d'un épisode pour une fois avec la menace de virer Tom qui débouche sur les preuves de son infidélité qui n'en est pas une en fait. C'est amené très lourdement mais avec une excellente surprise à la fin, rendant la lourdeur très bien rétroactivement.
Le gros problème dont souffre Lynette, c'est le réalisme du couple. Ils représentent nos voisins, ni plus, ni moins. Bien que tout reste possible chez les autres femmes, c'est tellement énorme que ça a un coté impossible. Chez Lynette, on a de la banalité de tous les jours sans coté overzetop. Alors oui, les intrigues, le jeu et le traitement des Scavo est exemplaire mais ils font trop décalés par leur normalité. Et ça leur nuit. Un peu de folie bon sang !

Les Applewhite :
J'ai haïs le mystère à deux balles introduit tout de suite. D'ailleurs, j'avais décidé de ne jamais en parlé. En pourtant, la saison me fait dire que ce mystère est très très loin au dessus de celui de Mary Alice en saison 1. Ici, tout est bien géré, tout est bien amené. On sait très très vite qui a fait quoi et pourquoi et comment et la série en tient compte, nous faisant pas jouer un pseudo suspens énervant sur plusieurs épisodes. Et en prime, toute la fin de saison joue avec ce mystère qu'on croit avoir résolu pour finalement mieux nous tromper en season finale. C'est très bien joué.
Sauf que les Applewhite souffrent de deux très gros problèmes : primo, on ne voit jamais Matthew torse nu et ça, c'est une honte. Secondo, on s'en fout d'eux. Ils sont absents un paquet d'épisodes sur toute la saison et on ne remarque même pas leur absence.

Paul Young :
J'aime bien Paul Young. Un gars tout à fait normal en apparence, légèrement psychopate caché. Son retour est bien amené et sa rivalité avec Felicia est très très drôle. Ca marche au poil. Dommage que la fin gache tout. Je vois mal comment ils vont pouvoir déméler tous les fils Young entre Paul en prison, les preuves du "meurtre" de Felicia, les preuves du meurtre de Martha qui vont ressurgir, Zach riche et Zach qui veut que son père pourrisse en prison.

Comme on le voit, hormis Lynette constante sur la longueur mais avec une belle promesse d'un début de saison boulétisée par la mère de Kayla et Gabi sur les 20 premiers épisodes, les wives connaissent trop de bas cette saison : les 3/4 de la saison pour Susan, la moitié pour Bree, la fin (et c'est le plus grave) pour Gabi.
Le gros problème de la série, c'est les scénaristes. Gestion du temps foireuse, idées foireuses, insistance dans les idées foireuses, manque d'idées, manque de dialogue entre eux (des histoires et des détails qui n'apparaissent qu'un épisode sur deux par exemple). On a l'impression qu'ils ne savent pas ce qu'ils font, ce avec quoi ils travaillent et où ils doivent aller. Ca pue l'impro à longueur de temps hormis sur les Applewhite et c'est dommage.
La série est trop irrégulière de ce coté là pour maintenir le niveau de la saison, niveau probablement trop surestimé par l'effet nouveauté masquant les mêms défauts qu'on retrouve encore cette saison.
La série reste bonne mais sans plus. Le phénomène toujours aussi grandiose auprès des médias en devient assez incompréhensible.