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Analyses en séries
26 octobre 2006

Boston Justice - Episode 2.04 : Légitime défense

bj02Boston Justice - Saison 2, Episode 4
Légitime défense / A whiff and a prayer

Diffusion us : ABC - 18 octobre 2005
Diffusion française : TF1 -  3 juillet 2006
Diffusion belge : RTBF (La Deux) - 21 octobre 2006

Résumé :
C'est l'heure du procès de la mémé secrétaire défendue par Alan Shore. Pendant ce temps, un gros client sénateur est attaqué pour une promesse non tenue et l'affaire fait plus que douter Denny de ses talents. Les 2 ados de Denise continuent leur cirque avec une petite culotte aujourd'hui.

Mon avis :
Bon, Denise Bauer la nouvelle avocate de choc a droit au miracle d'être prise par Shirley et sa team de choc pour défendre le sénateur. Mais les boulets, Shirley, elle en veut pas. Donc nos deux ados esclaves de Denise restent dans leur coin harcelé par le révérend - avocat qui offusqué de s'être fait prendre au piège demande réparation en douce : il dénonce la black si elle ne lui donne pas sa petite culotte. Et là, gros problème : elle ne porte pas de petite culotte la perverse. Donc l'ado boutonneux va en acheter une mais le révérend, c'est pas le père Camden et il reconnait tout de suite la supercherie. Heureusement la black prend les choses en main au sens littéral puisqu'elle le gifle deux fois et zou, il est heureux et dégage. J'espère pour de bon.
Dopnc cette intrigue a tout pour me passioner : du cul, pas de petite culotte, une fille bien gaulée en plus. Sauf qu'on se fait chier comme des rats morts : le révérend est pathétique et comme je peux pas voir la tronche de l'acteur ... L'ado est pitoyable dans son jeu qui ferait palir de honte les figurants de sitcoms AB. Il reste la fille qui est jolie certes mais qui n'est absolument pas crédible ni en avocate sérieuse, ni en maitresse dominatrice. C'est le gros problème de ces deux là, on les dirait sorti d'une série d'ados type Dawson (et encore Dawson faisait bien plus vieux même en saison 1). Donc voilà, on nous les impose lourdement depuis 4 épisodes maintenant, c'est chiant, ça bouffe du temps et on n'en veut plus !
Mais je suis heureux. Après un rapide détour par imdb, j'apprend que la noire n'est là que pour 7 épisodes (4 de diffusés déjà) et l'ado boutonneux pour 12 (1/3 de sa prestation déjà derrière nous). Et là je dis : youpi ! Keleyrisation en cours, magnifique.

De son coté Tara est partie. Avec une explication ! David E; Kelley, inventeur de la Kelleyrisation (un personnage disparait sans aucune explication et tout le cast fait comme si il n'avait jamais existé), fait partir avec explication quelqu'un. Bon le problème de Tara, c'est que Alan est froid comme un mur tellement ça le touche, aussi expressif que le jeu de Rhona Mitra surexcitée. C'est à dire un mur. Donc du coup, ça nous touche pas du tout, du tout.
Pour info, Monica Potter est belle et bien kelleyrisée : elle a disparu des crédits et imdb mon ami me confirme qu'elle n'apparaitera plus. Déjà que sur les 5 derniers épisodes, elle apparait que 4 secondes ... C'est con, une blonde, ça manque toujours à un cast.

Bon, on passe au sérieux. Et séparer Alan et Denny, c'est une très mauvaise idée. Le procès de la mémé est expédiée (elle aussi va être kelleyrisée ! youpi !) et sans surprise, Alan gagne, elle est innocentée, tout le monde est heureux. Et surtout il se dégage l'impression que justice est faite à la fin. Merde, elle a tué quelqu'un ! Qui aurait peut-être éventuellement tué encore. Ca pue le délit de sale gueule et surtout, ça justifie une action radicale préventive. Minority Report, nous voici. C'est pas que je voulais l'envoyer en taule la mémé (quoiqu'on en était débarrassé) mais il y a des limites tout de même. "Ah ben Dieu est d'accord avec moi. J'ai fait ça pour le salut de son âme" pitiéééééé. Vas y, balance moi ton coup de poele tueur s'il te plait. Tiens, c'est d'ailleurs le seul truc à sauver de ce procès : la décapitation du mannequin, scène très drôle. Le reste, j'ai déjà tiré la chasse d'eau, ça puait trop.

Enfin, le bon vieux et gras Denny. Encore un festival de n'importe quoi tout simplement magique. On a donc un sénateur qui promet à un de ses généreux donateurs de campagne de soutenir la loi interdisant aux particuliers de détenir des armes d'assault. Mais il ne le fait pas. Et le neveu du donateur est tué lors d'un bracage alors que les braqueurs avaient des fusils d'assault. Il attaque donc ce sénateur. Et là, on a deux très bonnes analyses qui nous tombent dessus mais qui sont assez rapidement expédiées et peu développées. Ben oui, il fallait du temps pour l'intrigue de la petite culotte. Et la 72ème reconstitution du coup de poelle de la mémé secrétaire.
Donc on a tout d'abord une réflexion sur les armes à feu. Il faut savoir que la constitution américaine garantit aux citoyens américains le droit au port d'armes pour se défendre et pour repousser l'envahisseur anglais (la constitution est née de la guerre d'indépendance et malgré l'indépendance auto proclamée des américains, les anglais ne voulaient pas lacher le morceau si facilement d'où l'autorisation d'avoir une arme chez soi pour défendre sa propriété au cas où un vil anglais débarque avec son thé et son ciseau pour couper la pelouse et réclame la terre de ce brave américain indépendant). Pour info, c'est le fameux deuxième amendement traduit officiellement ainsi : " Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé."
Du coup, avec un tel amendement, aussi peu restrictif (contrairement aux récents amendements), tout est à peu près permis. et la NRA (National Rifle Association) en profite bien justifiant ainsi le droit d'avoir n'importe quel type d'arme chez soi et en quantité si le citoyen en ressent le besoin. La NRA est probablement le lobby le plus puissant aux Etats Unis. Si ils s'opposent à une loi, les parlementaires n'ont aucune chance de la faire passer et le leader de ce mouvement parlementaire sera détruit politiquement. Et c'est ce qui arrive ici dans cet épisode : le sénateur est pour cette loi interdisant les armes d'assault mais il ne fait rien sinon sa carrière politique sera terminée. Comme il le dit dans son témoignage : "soutenir cette loi est un suicide politique". Hop, on a une première pique envers le système législatif américain qui s'avère corrompu par les lobbys extrêmement puissants, et qui sont intouchables puisqu'ils permettent l'élection des hommes politiques. Si aucun effort de protection environnemental n'est fait par l'administration Bush, c'est parce qu'il a été élu grâce à l'argent du lobby pétrolier, premier pollueur aux Etats Unis. C'est un système de donnant-donnant : je te permets d'être élu et tu te débrouilles pour qu'on ne soit pas emmerdé. Un système finalement très corrompu. Mais par manque de temps et probablement de couilles (la série n'ayant pas des audiences monstrueuses lui offrant une grande liberté), l'épisode ne va pas aussi loin dans son analyse. Le phénomène du lobbying est à peine esquissé, carressé et c'est au téléspectateur d'aller par lui-même plus loin dans la voie du raisonnement.
Mais l'épisode ne s'arrête pas là. Intelligemment, il livre un point de vue plus que défendable pour les pro armements. Mais la présentation est tellement ridicule que son effet devient nul. Comme le dit Denny à un moment dans sa plaidoirie : Toucher au droit du port d'armes et une connerie : si le neveu avait eu un fusil d'assault, il aurait pu se défendre et s'en sortir. On défend là la thèse de la survie du plus fort et malheureusement, tenir un tel raisonnement est la porte ouverte à tous les excès (et non toutes les fenêtres). On risque une dérive qui nous conduirait à des situations extrêmes comme certains films d'anticipation les ont décrit : Judge Dredd et sa loi sauvage (punaise, Denny en Judge Dredd, ça serait marrant) ou encore Minority Report et son état devenu ultra sécurisé. Et j'en passe et des meilleurs.

Donc voilà pour le premier volet d'analyse de cet épisode. Passons au second : Denny. Ou plus exactement, une réflexion sur la place des vieux dans la société active. Denny, c'est comme William Shatner : il n'est plus tout jeune et plus très frais. En plus, il a la maladie de la vache folle, du moins tous les symptomes d'après un médecin. Mais c'était le meilleur avocat de Boston, invaincu et triomphant. Et il se rend compte avec cette histoire qui est celle qu'il attendait depuis toujours (défendre les armes à feu), il se rend compte que le reste du cabinet ne veut pas de lui, qu'il est une figure, la vitrine mais plus un avocat sur le terrain. Venant de la part de Shirley, c'est gonflé. Seulement voilà, Denny ne se laisse pas faire et insiste et finalement obtient la conclusion du procès, la plaidoirie parce que personne ne sait comment s'en sortir et que perdu pour perdu, autant lui faire plaisir à ce vieux fou de Denny. Et finalement, il retrouve la patate en raflant la mise.
On a là une très bonne réflexion sur la place des vieux avec une formidable réplique de Denny : "je souhaiterais ne plus avoir de mémoire parce qu'il y a pire que de ne plus avoir de talent, c'est de se souvenir de ce talent qu'on avait".
En plus, il nous livre un festival avec ces "vous inquiètez pas, elle n'est pas chargée" bam, bam. Plus encore un déguisement (on approche d'Halloween).

Bref, encore une fois Denny sauve la partie avec une excellente double réflexion sur le port d'armes à feu et sur la place des vieux dans la société. Dommage que Alan n'arrive pas à son niveau et qu'on s'emmerde avec les jeunes. Et dommage aussi pour les conclusions plus que douteuses : l'une justifiant le meurtre en prévention, l'autre faisant l'apologie du port d'arme.

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Commentaires
S
Comme il était normal d'avoir une image de Star Trek à l'épisode précédent.<br /> <br /> J'ai décidé de mettre des photos de William Shatner dans tous ses rôles. C'est devenu une de mes idoles tellement il est énorme (non, pas dans le sens physique du terme ... quoique )
S
c'est normal que ce soit une image de Hooker ???
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