Life on Mars - Episode 2.08 - Dernier épisode
La promesse / Episode 8
Saison 2, Episode 8 sur 8
Dernier épisode de la série
Diffusion anglaise : BBC
Diffusions françaises : 13eme rue, Nrj 12 - 21 octobre 2008
Résumé :
Est-il fou, dans le coma ou de retour dans le passé ? Sam Tyler découvre enfin la réponse.
Mon avis :
Sam a donc revé qu'il était dans le passé au cours de son coma. Voilà la réponse. Sam était dans le coma et a créé de toutes pièces ce 1973, Gene Hunt, Annie et les autres. La réponse est somme toute logique. Il ne pouvait en être autrement, d'autant plus que la saison 2 ne laisse pas vraiment planer le doute. Je regrette un peu qu'il n'a pas voyagé dans le passé. J'aurais bien voir Gene Hunt octagénaire et aigri, Annie en chef de la police de Manchester et Sam retrouvant sa Maya, la femme de sa vie. On aurait même pu pousser le vice jusqu'à offrir une fille à Sam avec Annie. Mais bon, ce n'est qu'un délire de ma part puisque rien ne pouvait offrir cette conclusion à la série. Au lieu de cela, Sam est dans le coma et se réveille enfin.
Et le retour à 2006 n'est pas joyeux. Et là, on touche au génie de l'épisode puisque dans un dernier twist, Sam Tyler se suicide. Il se jette du toit de commissariat en espérant replonger dans le coma et retrouver son univers imaginaire de 1973. Et il y arrive. C'est vraiment une fin très osée, mais finalement affreusement logique. Sam voulait rentrer chez lui et son chez lui est 1973. C'est là où il est heureux, où il est utile, où se sent en vie. Dans cet univers orangé rempli de personnages haut en couleurs alors que 2006 est désespérement froid, inhumain et sans vie. La réalisation opposant photographie bleue pour 2006 et orange pour 1973 est traditionnelle mais fonctionne à merveille. D'ailleurs 2006 s'illumine et devient chaleureux à un seul moment : quand Sam prend la décision de sa vie et se met à courir, souriant, vers le grand plongeon. C'est une fin originale, logique et touchante. On ne peut pas rester sans réaction devant ce geste qui est logique pour Sam : il ne peut pas laisser en danger ses compagnons de 1973 alors qu'il sait bien qu'il n'existe pas. Sam est profondément humain et nous renvoit à nous-même. Qui n'aurait pas fait le même geste ou du moins, qui n'y aurait pas pensé ?
Le seul défaut vient d'un problème général de la saison 2 : les scénaristes n'ont pas su gérer son intégration. On aurait du parvenir au terme du 7ème épisode à ce qu'il soit un membre à part entière de l'équipe et pas le canard boiteux. Sauf qu'à faire un reset à chaque épisode en le mettant systématiquement en opposition au reste de l'équipe, cela est impossible. Du coup, le choix de Sam perd en puissance. On devrait le voir se débattre et on devrait être partagé devant son dilemme : partir ou rester. Malheureusement, cela n'arrive pas.
Heureusement, l'épisode réussit un autre tour de force en nous faisant partir dans une nouvelle direction possible et probable : il est un flic de 1973 de Hyde amnésique et infiltré dans le projet Mars qui vise à faire tomber Gene Hunt, symbole de la corruption policière pour l'inspecteur Morgan de Hyde. Et sans le tout premier épisode de la série où on voyait Sam dans le présent de 2006, cette explication aurait été plausible et finir la série comme cela aurait été splendide également, surtout que tout se tient finalement. Les choix de fin étaient nombreux et j'ai le sentiment qu'ils ont fait le meilleur choix. Ce n'est jamais évident de conclure une série, surtout de ce type où le public attend une réponse satisfaisante. Et Life on Mars y arrive avec brio.
Bref, un épisode magistrale avec une fin parfaite qui conclut en beauté une série d'exception. On ne pouvait pas imaginer mieux.
Life on Mars est loin d'être une série parfaite. Elle souffre de deux principaux problèmes : la répétitivité des épisodes et la longueur des épisodes. Une bonne moitié des épisodes de la série fonctionne sur un schéma fixe : Sam a une idée, Gene une autre, ils s'affrontent, Sam a raison.
Et les épisodes souffrent de leur longueur. Du fait qu'ils aient opté pour des histoires extrêmement classiques, il y a peu de développement à faire et nombreux sont les épisodes, surtout en première saison, qui trainent des scènes en longueur, les étirant au maximum pour remplir les 51 minutes d'épisodes. Pas mal d'épisodes auraient gagné à avoir un format américain de 42 minutes.
Comme je viens de le dire, la série souffre aussi d'intrigues d'un classissisme absolu. On découvre 3 fois sur 4 qui est le coupable à la cinquième ou dixième minute et on n'est jamais surpris. Pourtant , plusieurs épisodes réussissent à captiver et sortir du lot. Faut il y voir une incapacité de certains scénaristes à exploiter les particularités de la série ?
Et ces particularités sont nombreuses et excellentes. Déjà le tandem improbable Sam/Gene qui va à l'opposé des séries de l'époque qui voyait le tandem uni contre le reste du monde. Là, le tandem tourne à un concours de qui a la plus grosse. Ils sont en constante opposition ce qui offre un point de vue original. Le problème est que c'est rapidement très répétitif, d'autant qu'il y a peu d'évolutions en raison d'une tendance à faire un joli reset en fin d'épisode (remise à zéro). Ce qui rend l'avant dernier épisode de la série jouissif car les deux s'unissent enfin.
Un dernier gros problème est l'équipe en elle-même. Ray, Chris et Annie ne servent à rien la plupart du temps et c'est bien dommage. Je ne dis pas de les mettre sur un même pied d'égalité que Sam et Gene mais bon, ils font de la figuration un épisode sur deux. C'est dommage. D'autant que l'intrigue de Chris le bleu, partagé entre les méthodes de Sam et celles de Gene était plutôt intéressante mais a été totalement zappé en saison 2. De même que Annie en inspectrice n'a servi à rien puisqu'elle semble en faire encore moins qu'en simple Police Woman.
Il y en a donc des défauts. Mais alors pourquoi cette série est si particulière ? C'est dur à dire. Peut-être à cause d'un pitch super original. Peut-être en raison d'une des meilleures fins de série qui existe. Peut-être en raison de la reconsitution hyper fidèle de Manchester de 1973. Peut-être en raison de l'ambiance cool des seventies. Peut-être en raison d'une bande son hallucinante. Que des classiques indémodables prouvant que oui, on ne fait que de la merde au kilomètre de nos jours. Peut-etre aussi en raison des deux acteurs principaux tout simplement géniaux. Peut-être en raison de tout ça et d'un peu plus. C'est difficile à dire, c'est même incompréhensible. Et c'est ce qui rend finalement Life on mars aussi intéressante.
Direction la série dérivée Ashes to ashes qui envoit en 1981 une psy de la police, psy à qui Sam Tyler avait envoyé ses notes sur son univers de 73. Et Gene Hunt est de retour !