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Analyses en séries
1 septembre 2008

Battlestar Galactica - Episode 1.07

Les croyances de Baltar / Six degrees of separation
Saison 1, Episode 7 sur 13
Diffusion us : Sci Fi Channel
Diffusions françaises : Sci Fi Channel, NRJ12
Diffusion belge : La Une
658 659 660

Résumé :
Baltar est accusé d'avoir permis aux Cylons le génocide de la race humaine.

Mon avis :
Avant de s'intéresser au coeur du problème, intéressons nous aux à-cotés.
Sur Caprica d'abord, avec Helo et Sharon qui continuent à fuir les cylons, plus particulièrement les boites de conserve aujourd'hui. La fuite, l'adrénaline, la proximité, le fait qu'ils ne soient que deux conduit inévitablement à un rapprochement, un rapprochement consommé même avec un petit coup de colonne vertébrale rougissante, à l'instar de Six dans la mini série lorsqu'elle culbute Baltar. J'ai du mal à voir où veulent vraiment en venir les cylons avec ces deux-là mais pour l'instant, tout semble bien se passer pour eux. Et on peut deviner quel est leur fameux plan annoncé à chaque début d'épisode : faire du reste de l'humanité leurs esclaves sexuels. Punaise, si c'est bien leur plan, je veux être un des modèles cylons restants et encore inconnus à ce jour.

Sur le Galactica, le chef essaye de comprendre comment fonctionne le chasseur cylon ramené par Starbuck. Celle-ci fait la gueule parce qu'elle a la jambe dans le platre et se comporte comme une gamine en refusant de faire des efforts. Voilà le prototype d'épisode qui fait que tout le monde déteste Starbuck. Je ne suis pas pressé d'en arriver à ses délires sur les peintures d'oeufs ... Elle oblige même Tigh à venir faire de la psychologie avec elle pour la pousser à se bouger. Tigh psychologue, non mais jusqu'où pousse t'elle l'humanité dans ses retranchements . A ce rythme, elle va obliger Adama à courir !
Le plus intéressant dans toute cette partie Starbuck et sa biquette, c'est justement l'appareil cylon et Boomer qui le caresse en expliquant avec amour qu'il faut le considérer comme un animal et pas une chose. Elle semble d'ailleurs trop en dire par rapport à ce qu'elle sait mais ça peut passer vu que le chef vient de passer des heures dans des boyaux organiques gluants.

Et parce que je suis doué en transition, l'étude de la nature du vaisseau m'amène au gros point de l'épisode : l'étude de la nature de la foi de Baltar. L'épisode prend plus d'ampleur si on a en tête en le visionnant que la population survivante est plurithéistes : elle croit en plusieurs Dieux comme le faisaient nos romains et grecs à l'époque antique. Toute la société semble reposer sur une religion unique vénérant plusieurs Dieux, les fameux Dieux de Kobol. Or, les cylons croyent en un Dieu unique, à l'instar de nos religions actuelles. D'ailleurs, la Six imaginaire de Baltar nous saoule pas mal à la longue avec ses discours monothéistes. Et Baltar l'envoit chier. Il en a marre. Elle disparait mais surgit alors Shelley Godfrey, une Six en chair et en os, qui v voir Adama et accuse Baltar d'avoir fait exploser le système de défense humain sur Caprica, juste avant l'attaque cylon. Et elle a une preuve sur un disque de cela.
Evidamment, on sait que Baltar est coupable d'avoir aidé les cylons. Mais là, en l'espèce, c'est une fausse accusation. Et tout l'épisode tourne autour de Baltar passant par toutes les émotions face à un évènement qu'il ne peut pas contrôler et manipuler pour s'en sortir. On retiendra plusieurs scènes marquantes : toute la scène des toilettes, du charme sur Gaita à la colère contre Shelley, mais aussi la scène dans le labo où il cherche à détruire les preuves ou encore son désespoir au téléphone avec Roslin qui s'effondre avant d'avoir entendu que d'après Baltar, Shelley est une cylon. Tout se monte contre lui et ses tentatives. Il semble y avoir une force supérieure déjouant ses différentes tentatives pour s'en sortir. Et puis, en désespoir de cause, il en vient à avouer son amour à sa Six imaginaire absente et avoue qu'il croit en son Dieu unique et pouf, tout s'arrange pour Baltar à cet instant précis puisque sa Six imaginaire revient et Gaita lui annonce qu'il a découvert que le disque avait été truqué.
La performance de James Callis est tout simplement hallucinante dans cet épisode. Il rend tous les Baltar crédibles et nous entraine dans un conflit d'émotion : on veut qu'il paye pour ce qu'il a fait (il a quand même exterminé l'humanité par sa faiblesse). En plus, c'est un être détestable tant il n'a aucune valeur. Il n'hésite jamais à mentir, manipuler, retourner sa veste si ça peut lui sauver la peau. C'est d'ailleurs sa ligne de conduite depuis le début de la série et elle continuera ainsi. Souvenons nous qu'il prend la place de Helo en passant devant vieux et enfants dans le vaisseau de Boomer pour quitter Caprica, sans éprouver le moindre remord ou la moindre hésitation. Baltar est égocentrique, lache, faible. Et cela le rend intéressant. On veut le voir s'en sortir parce que pour une fois, il n'a rien fait et parce qu'on veut continuer à le voir se dépétrer dans les évènements. On veut le voir continuer à mentir et retourner sa veste quand ça l'arrange. Ca le rend totalement imprévisible et il dynamite la série.
Et puis il est important parce que c'est par lui que les scénaristes peuvent travailler l'un des axes principaux de la série : la religion et la croyance religieuse.
On le voit ici avec son retournement de croyance en faveur de la religion monthéiste des cylons. Et l'épisode laisse planer le doute intelligemment : Six ne l'a t'elle pas manipulé ? Est elle Dieu ? Est ce la même dans son imagination qui a pris forme visible par tous (à aucun moment les deux ne sont présentes en même temps et Shelley disparait par magie au moment où Six revient dans la tête de Baltar. La nature de la Six de Baltar est un vrai mystère et tout est possible, y compris en faire Dieu. Après tout, elle sait toujours ce qu'il doit faire pour s'en sortir. Et dans ces cas-là, si on prend Six comme Dieu, Baltar devient son messie. C'est une théorie à approfondir. Maintenant, Baltar est peut-être simplement fou et Six est l'incarnation de sa conscience raisonnable. Cela se tient aussi puisqu'elle donne la solution à des problèmes quand Baltar est tellement paniqué qu'il ne peut réfléchir objectivement pour découvrir un moyen de s'en sortir à sa portée de réflexion si il était dans un état calme.

Mais la théorie de Six en Dieu a un autre atout dans sa manche : Shelley Godfrey. Si on analyse ce nom, on a God qui signifie Dieu et frey qui est très proche de fray qui signifie bataille. Shelley devient la bataille de Dieu. Avec l'épisode du jour, cela prend une saveur toute particulière ce nom qui n'a sûrement pas du être choisi au hasard. Soit j'ai vu juste, soit le scénariste avait anticipé que plusieurs fans comme moi auraient trouvé cela et cela nous induirait en erreur.

Bref, un épisode exceptionnel de Battlestar Galactica, hautement intelligent et brillament écrit. La performance de James Callis est exceptionnelle et la réflexion religieuse très intéressante. Et puis on a Tricia Hefner nue en cerise sur le gateau :) Magistral !

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Commentaires
S
A mon avis, c'est là que la série redémarre. Je dirais qu'on repasse la moyenne à cet épisode, avec en surplus quelques très bonnes idées.<br /> <br /> Je retiens surtout l'idée que les hommes croient au panthéon grec et les cylons à un dieu unique. Il fallait oser le faire.<br /> J'espère seulement que la suite de la série ne nous fera pas le coup de "ah ben tout le monde s'est rendu compte qu'ils avaient raison, et tout le monde se retrouve avec joie et amour dans la maison de christ sauveur". <br /> <br /> Très bon aussi le comportement de boumeur devant le vaisseau cylon, et l'idée que ça soit un animal. J'ai même derrière la tête eu l'idée que, si ça tombe, le fait que Starbuck (ce nom de café et sa tête du bulldozer m'horipilent) ait pu conduire cet animal comme si elle montait une trotinette pourrait s'expliquer par une affinité suspecte aec la chose cylonne -ça aurait eu l'avantage de sauver les deux épisode archi nul en leur donnant un sens. Mais j'ai bien peur que non, décidément, c'est juste que le personnage est archi con.<br /> <br /> Reste un bon épisode, avec un vrai développement de Baltar, qui rend sa névrose et ses halucinations crédibles.<br /> <br /> En soutien de la thèse que Six puisse être Dieu, je note qu'elle porte le blanc comme le font les acteurs d'Ariane Mnouchikine qui jouent des rôles de Dieux grecs.<br /> Mais je serais très étonné que l'un ait influencé l'autre.
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