Torchwood - Episode 1.01 - Series premiere

Tout change / Everything change
Saison 1, Episode 1 sur 13
Diffusion anglaise : BBC3 - 22 octobre 2006
Diffusion française : NRJ12 - 12 octobre 2007, puis Jimmy - 26 avril 2008

Résumé :
L'agent de police Gwen Cooper est curieuse au sujet d'une mystérieuse organisation dénommée Torchwood et découvre ce qui se cache derrière tout ça.

Mon avis :
Pour indication pour les fans du whoniverse (l'univers de la franchise Doctor Who), cette saison s'inclut entièrement entre le début de la saison 3 de Doctor Who et avant les 3 derniers épisodes de cette même saison. Il faut en fait enchainer le season finale de Torchwood avec l'épisode 3.11 de Who.

On voit là que Torchwood est une série dérivée de Doctor Who et cela rend la tache de ce pilote très compliqué. Il faut à la fois satisfaire les fans de Doctor Who tout en étant parfaitement compréhensible pour les novices du whoniverse. Du coup, l'épisode opte pour une approche très linéaire et visite guidée par l'intermédiaire du personnage de Gwen Cooper, un simple Police Constable, un bleu sur le terrain dont la présence sert plus à rassurer qu'à protéger les braves citoyens de Cardiff.
Au cours d'un simple meurtre e napparence, elle se demande qui sont les 5 personnes qui passent devant tout le monde et elle les observe réanimer un mort avec un gant. Sa curiosité la fait enquêter, curiosité renforcée après avoir aperçu un monstre et Torchwood encore présent sur place. Elle remonte la piste et découvre l'organisation Torchwood et son chef, le capitaine Jack Harkness lui explique tout avant d'effacer sa mémoire. Mais elle se souvient de bribes et découvre alors la coupable des meurtres, une membre de Torchwood tué par un Jack Harkness que Gwen découvre immortel.  Elle est alors embauchée.

Ce season premiere manque clairement d'un vrai méchant pour faire tenir la route à l'ensemble. Je ne dis pas que c'est mauvais mais l'impression de visite guidée est trop présente. La révélation du méchant de l'épisode arrive trop tard, sans véritable indice avant. Il y aurait sûrement eu moyen de lancer quelques pistes et plans plutôt. Ca aurait certes gaché la révélation que Suzie est la méchante mais cette révélation tombe trop à plat pour être efficace, donc autant la sacrifier pour qu'on passe l'épisode à se demander comment elle va être démasquée plutôt que qui est le coupable.

Du coté continuité, c'est mieux maitrisé. L'épisode reprend suffisament d'éléments pour intriguer le téléspectateur nouveau (la main, l'évocation des cybermen, l'immortalité de Jack) tout en faisant plaisir au fan de Who qui est bombardé de références. Pour autant, la limite arrive assez vite puisque le fan de Who connait déjà toutes les réponses ou presque. Les principales références faites à Doctor Who concerne le dernier épisode de la saison 1 (ou comment Jack devient immortel), le premier Christmas Special (ou d'où elle vient cette main ?) et le double épisode final de la saison 2 (Canary Warf et les cybermen). Mais il ne suffit pas de voir que ces épisodes pour tout saisir puisque Jack Harkness apparait dans un bon nombre d'épisode de la saison 1 (au cours desquels on découvre l'explication de 1941, sa date officielle de disparition) et Torchwood est le fil rouge de la saison 2 de Who (avec notamment quand l'institut a été créé et pourquoi).
Cela imbrique vraiment la série comme la petite soeur de Who et pas vraiment une série quasi détachée à l'instar d'Angel pour Buffy. Mais bon, il devrait être interdit de ne pas regarder Doctor Who alors ...

Du coté de l'ambiance, la volonté a été clairement de rendre plus adulte et sombre Torchwood visant un public moins familial que Who. Du coup, il pleut beaucoup beaucoup et c'est la nuit (contrairement à Who où il pleut très rarement et les passages nocturnes sont rares). L'institut renforce cette idée. Dans Who, Torchwood 1 de Londres évoqué par Jack Harkness était très spacieux, en hauteur, avec une décoration misant tout sur le blanc. Là, ce Torchwood est en souterrain (dans les égouts ?) et est très bordélique. De même, l'institut de Londres comptait des milliers d'employés et là, ils ne sont que 5. Une autre opposition est évidamment la mentalité : Torchwood Cardiff combat les invasions extraterrestres une fois qu'elles sont effectives alors que Torchwood Londres faisait tout pour armer le Royaume Uni avant tout menace. Guérison contre prévension.

L'autre point qui rend "plus adulte" Torchwood par rapport à Who est le comportement sexuel des héros. On le voit avec Owen qui drague une femme puis son petit ami pour proposer une partie à trois, une partie qu'il impose avec l'aide du parfum alien, ce qui rapproche cela d'un viol. Jamais il ne viendrait à l'idée du docteur de ne serait ce qu'embrasser une de ses compagnes. Alors proposer une partie à trois entre lui, Rose et Mickey (ou avec les 4 compagnes réunies en fin de saison 4 ) ...

Bref, ce premier épisode avait une lourde tache : se détacher de Who tout en y restant proche, être accessible aux nouveaux sans rebuter les fans de Who et offrir un ton différent de celui de Who. L'épisode réussit plutôt bien cet exercice de style et promet une série différente de Doctor Who. Le problème est que celà rend l'épisode trop dense pour développer un vrai méchant du jour qui tienne la route. Ce n'est donc pas vraiment un pilote parfait mais il est suffisament réussi et plaisant pour qu'on revienne à l'épisode 2.

> A suivre : un autre Torchwood

Comments

[Nakayomi]

Concernant Suzie, y'a quand même au moins un indice noyé dans la masse au moment où on les voit chacun utiliser un objet de Torchwood pour leur propre usage (c'est maigre, mais au revisionnage, on s'en aperçoit ! :P).
Je n'ai vu qu'une fois le final de la saison 1 de Doctor Who, mais je crois pas qu'il explique franchement l'immortalité de Jack... Il continue donc de garder cet aspect très mystérieux. Par contre, les références sont effectivement sympathiques.

Pour la partie à trois, Owen le fait plus pour éviter un coup de poing qu'autre chose ! :D (Après, est-ce que cela s'apparente à du viol... Hum... J'sais pas... Je ne l'avais jamais envisagé de cette manière. On peut, effectivement, en regardant cette scène avec un côté pour le moins pessimiste, mais c'est plus sur le ton de la légèreté que ça a été fait et c'est finalement plus un "hyper développeur d'attirance" qu'autre chose selon moi...)