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Analyses en séries
3 février 2008

Doctor Who - Episode 3.10

Les anges pleureurs / Blink
Saison 3, Episode 10 sur 13
Diffusion anglaise : BBC 1 - 9 juin 2007
Diffusion française : France 4 - 29 janvier 2008
20 12 16

Résumé :
Sally Sparrow découvre dans une maison abandonnée des messages écrits sous la tapisserie la visant directement et provenant d'un certain docteur ...

Mon avis :
Un immense épisode. Ca fait du bien après 2 épisodes mous et stérétotypés et le double épisode intéressant mais trop décalé avec la famille de sang. Merci Steven Moffat de nous offrir un tel épisode.
On retrouve ici le même schéma narratif que dans le 2.10 (L.I.N.D.A. / Love and Monsters) où on suivait un jeune homme dans un groupe de discussion parlant et voulant retrouver le docteur.
Ici, on a une jeune photographe qui perd sa meilleure amie apparament envoyée dans le passé puis son futur potentiel petit ami. Elle cherche à comprendre ce qui se passe dans sa vie. Le docteur et Martha sont quasiment absents de tout l'épisode, apparaissant au maximum 5 minutes à l'écran (toute la scène en 1969, toute la scène dvd et la scène finale). La raison de l'absence est simple : le planning serré et le tournage en simmultanné de deux autres épisodes de Doctor Who. D'où l'absence des deux protagonistes principaux.

Et c'est là qu'on se rend compte de la grandiose écriture dont peuvent faire preuve les anglais puisqu'on est devant le meilleur épisode de la saison tout simplement alors que c'est un épisode bouche trou avant tout. Les américains nous collent un clip show (épisode composé aux trois quarts au moins d'images de précédents épisodes, résumant généralement l'arc narratif de la saison) et les anglais nous offrent un bijou.

En plus d'avoir une histoire intriguante et passionante en elle-même (des statues qui kidnappent des gens, ce n'est pas très courrant tout de même), on a un montage de folie jonglant avec la ligne du temps et les paradoxes temporels sans jamais s'emmeler dedans et se ramasser avec d'énormes incohérances. Tout se tient lorsqu'on remet toutes les phases dans l'ordre si tant est qu'il y ait un ordre. D'ailleurs, la scène finale lorsqu'elle voit le docteur et Martha arriver en taxi est grandiose puisqu'elle boucle elle-même l'histoire et son propre sauvetage dans le passé en remettant les documents au docteur ET cela lui permet de se libérer d'un poids et de pouvoir aller de l'avant, en direction de l'avenir comme le montre le petit geste de prendre la main du mec avec un grand sourire de soulagement. Le passé et l'avenir de Sally sont intimement liés et dépendant l'un de l'autre. Comme on dit : le passé construit l'avenir et l'avenir nait du passé.
L'exercice de style de gérer les allers et retours et les paradoxes temporels est parfaitement maitrisés grâce à l'humour sur l'instant comme la scène avec Sally et le vieux flic qui explique qu'il n'a pas à comprendre les données du docteur mais que Sally le comprendra un jour. On se dit :"oh la grosse ficelle pour se débarasser du truc ...". Pourtant, ça passe parfaitement grâce à l'écriture et au jeu des deux acteurs. Et puis arrive la scène finale dans la rue qui explique tout à postériori. On ne nous a pas arnaqué !!! Si le docteur savait tout cela, c'est parce que Sally lui a raconté à travers le dossier qu'elle lui remet. Le seul truc qui coince est avec le dvd. Le docteur arrête net la conversation parce que le script s'arrête là. Mais pourquoi Sally ne l'a t'elle pas complété dans son dossier ?

On peut aussi rajouter par là-dessus, qu'à l'instar de l'épisode 2.10 avec Marc Warren, le casting est encore une fois impécable. Carey Mulligan est parfaite en Sally Sparrow, très belle et très convaincante. Elle tient parfaitement l'épisode sur ses frêles épaules. Sa filmographie ne laisse rien apparaitre de connu par chez nous à l'exception de Orgueil et préjugés (Pride and Prejudice) en 2005 où elle jouait Kitty, l'une des 5 soeurs Bennet aux cotés de Kiera Knightley, Jena Malone, Rosamund Pike et  Talulah Riley.

Enfin, à l'instar du double épisode sur la famille de sang de la semaine passée, cet épisode est adapté d'une nouvelle du Doctor Who par son auteur lui-même. Sauf que là, l'adaptation ne reprend que quelques éléments à l'instar de l'épisode "Dalek" de la saison 1.

Bref, malgré son détachement total d'une quelconque continuité de Doctor Who, on tient là un épisode de toute beauté. C'est la quasi perfection et pourtant le sujet des paradoxes temporels est très casse gueule. Mais une écriture soignée et talentueuse servie avec un casting de haute volée permet à cet épisode de se hisser tout en haut des meilleurs épisodes de toutes les séries du doctor Who à l'instar du 2.10. Cet épisode sans docteur devrait être une obligation annuelle tout comme le Christmas Special.

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