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Analyses en séries
26 avril 2007

FBI Portés Disparus - Episode 5.10

L'espoir / The thing with feathers
Saison 5, Episode 10 (/23)
Diffusion us : CBS - 3 décembre 2006
Diffusion belge : RTBF (La Deux) - 7 avril 2007
Diffusion française : France 2
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Résumé :
La disparue du jour est atteinte d'une tumeur au cerveau inopérable.

Mon avis :
Encore une fois, la série revient aux fondamentaux : dénoncer. Et là, elle le fait magnifiquement avec Audrey la mourante en nous rappelant que bien souvent, les gens meurent bien avant le jour où leur coeur s'arrête mais le jour où ils apprennent qu'ils sont malades. Ici, en apparence, Audrey est une femme sans problèmes. Sauf qu'elle a une tumeur inopérable qui va la tuer dans un mois. Et l'épisode se lance dans une description très juste de l'impitoyable comportement général face aux malades. Et le cancer n'est ici qu'un exemple. Cela vaut aussi pour les séropositifs, ou tout autre maladie condamnant à mort le malade.
On voit son patron qui profitait déjà d'elle de son "vivant" en profiter encore plus maintenant. Elle sait qu'il fait passer ses oeuvres architecturales pour les siennes et elle veut une juste rétribution. C'est pas parce qu'on va mourir que le travail devient gratuit. Il faut penser à ceux qui vont rester, à sa famille.
C'est vrai qu'on peut sur le moment se dire qu'elle pourrait faire autre chose que ça, comme passer un maximum de temps avec sa famille. Mais elle n'a pas le choix. Parce que son assurance vie ne va pas fonctionner. Elle l'a bien souscrite avant d'être diagnostiquer cancéreuse en phase terminale mais l'assurance sort une histoire de délai avant qu'elle soit vraiment en cours. Elle a donc souscrit une assurance vie pour rien. C'est d'ailleurs un défaut universel que la série pourrait également dénoncer. Vous avez beau les engraisser avec la plus grosse formule, l'assurance trouve toujours un moyen pour ne pas payer (et quelque soit le cas : assurance vie, vol, habitation, accident, ...). Déjà qu'ils ne payent pas les vivants, alors une morte ...

Et l'épisode continue dans cet aspect "déjà mort" avec la séance de soutien qui en gros vise à nous faire accepter qu'on est déjà mort et que voilà, arrête d'emmerder le monde. Devant cette scène, j'avais envie de lui faire bouffer sa maquette qu'il faut laisser partir. Comment peut on demander à quelqu'un de renoncer à la vie ? De renoncer à sa famille ? D'abandonner ? La décision doit venir du plus profond de soi d'abandonner. Pas d'un crétin qui a encore 50 ans à vivre au moins.
Et on continue aussi avec la propre fille dans une scène terrible où la fille d'Audrey lui reproche de mourir et de ne pas venir à son tournoi de tennis cet été. Audrey voyait dans sa famille un échappatoire à la fatalité, un havre où pendant un instant, elle pouvait oublier qu'elle allait mourir. Mais sa fille lui en prive.

Mais tout le monde ne la rejette pas. Non. Pour certains, les mourrants ont bien plus de valeurs que les vivants. Et je ne parle pas des médecins mais des arnaqueurs. Quoi de mieux qu'une mourrante désespérée de vivre ? Elle gobera tout, y compris que la pelouse de Central Park ou autre guérit le cancer si on la prend en infusion.

Jusque là, j'ai plutôt adhéré à l'épisode. La suite est un poil over the top avec l'histoire de fausses accusations lorsqu'elle était à l'école. Je ne vois pas trop ce que cela apporte. Faut il vraiment être sur le point de mourir pour aller s'excuser d'avoir bousillé la vie d'un autre  en l'accusant à tort ?  Cela renverse complètement l'image qu'on nous a donné puisqu'on peut en conclure qu'elle se sert de sa maladie pour ne pas avoir à affronter la colère de l'ancien prof. Cela me semble très étrange comme scène.
De même que l'agression finale à l'arrêt de bus parce que l'agresseur l'a vu affaibli ... Mouais. Je pense que même en pleine forme, il aurait essayé de l'attaquer donc ...

Par là-dessus, on ajoutera l'extraordinaire scène d'hallucination du drogué. Mais on évitera de revenir sur Martin qui se fout de sa gueule. Qui fut drogué il y a pas longtemps ?
On remarquera aussi que les séquelles d'une torture, c'est mal. Donc pas de séquelles (et ça facilite la diffusion bordélique à l'étranger ou les rediffs)

Et on saupoudre tout ça des inutiles flashbacks sur la maladie cardiaque de Vivian qui n'apporte rien du tout à part du meublage. Ils veulent établir un parallèle mais c'est complétement foiré vu que poru Vivian on reste exclusivement sur la famille et avec Audrey, la famille est quasiment exclue.

Bref, la série repart sur des grandes histoires sociales ancrées dans la réalité d'aujourd'hui : la maladie et la mort imminente sont les parfaites excuses pour justifier le pire des comportements humains. Dommage que du coté enquêteurs, ce soit toujours la bérézina et que je n'ai pas adhéré au jeu de l'actrice jouant Audrey dans plus de la moitié des scènes. Ca casse un peu la qualité du coup.

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