Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Analyses en séries
9 février 2007

Battlestar Galactica - Mini série 2003

battlestar_galacticaBattlestar Galactica - Mini série 2003

Diffusion us : Sci Fi Channel - 8 et 9 décembre 2003
Diffusion française : 13ème - 19 et 26 janvier 2005 puis M6 - 30.12.05
Diffusion belge : RTBF (La Deux) - 19 et 26 janvier 2007

Résumé :
Alors que les 12 colonies vivent paisiblement depuis la fin de la première guerre contre les cylons il y a 40 ans, ceux-ci  réapparaissent lors d'une attaque massive décimant la quasi totalité de la population humaine et contraignant les quelques survivants à fuir dans l'espace sans espoir de retour.

Mon avis :
C'est le grand retour de Galactica série culte des années 70 ayant révélé Dick Benedict, connu ensuite comme Futé dans l'Agence tous risques. Une série d'une unique saison, frappée de plein fouet du syndrôme copie de Star Wars, coutant extrêmement chère pour l'époque et une audience rapidement en chute libre pour des raisons scénaristiques.
Pendant longtemps, surtout durant les années 90, des projets pour relancer et/ ou poursuivre la série sont morts nés. C'est finalement Ronald D Moore qui empoche le gros lot avec son projet que Sci Fi Channel accepte de lancer, tout d'abord sous la forme d'une mini série de 3 heures pour tester la viabilité du projet puis en cas de succès, le lancement d'une série régulière.
Et le 8 décembre 2003, les américains découvrent alors en masse le relauch de cette série mythique. Le succès étant énorme pour cette chaine, en coproduction avec SkyOne en Angleterre, 13 épisodes sont tournés pour former une saison 1 faisant suite immédiate à la mini série. Puis 20 épisodes sont commandés pour former une saison 2 qui marche toujours aussi fort dans sa première partie mais qui chute sur les 10 derniers épisodes diffusés 6 mois après. Une saison 3 de 20 épisodes est tout de même commandée mais dans un format de diffusion différent : la saison démarre plus tard mais ne connaitra pas de pause (hors mis la traditionelle pause des fêtes de Noel, fin décembre 2006,  jusqu'au 21 janvier 2007 où la série réapparait dans un autre créneau horaire.). A l'heure actuelle (14 des 20 épisodes de la saison 3 ont pourtant déjà été diffusé), Sci Fi n'a rien confirmé sur une saison 4. Si elle est commandée, un film prévu pour le marché du dvd sera tourné et prendra place entre la saison 3 et 4 (à l'image des webisodes (épisodes de 3 à 5 minutes tournés pour une diffusion uniquement sur internet) entre la saison 2 et la saison 3). Un projet de série dérivée intitulé "Caprica" est également en attente de commande par Sci Fi Channel.

Pour en revenir à la mini série, Ronald D. Moore a effectué un immense relooking de la série. On n'a pas du tout une suite, ni un remake de la série originale. Il y a de simples références indiquant que la première série se passe bien avant celle-ci, comme le démontre le début, les 45 premières minutes qui font office de présentation. La guerre est terminée, les cylons ont fui dans un territoire éloigné et une station spatiale existe à la frontière dans le but d'organisé une rencontre annuelle entre un émissaire humain et un émissaire cylon. Mais les cylons ne s'y sont jamais rendus jusqu'à ce jour où deux cylons robots apparaissent, encadrant une belle blonde qui s'étonne de rencontrer un humain pour la première fois avant de faire exploser la station.
Dans le même temps, on découvre qu'un vaisseau de guerre, de la première guerre contre les cylons va être transformé en musée dont c'est l'inauguration. On y voit alors des modèles de cylons et de technologie venant en directe provenance de la première série ainsi que le thème de cette série en introduction du speech du commandant Adama qui est là dans une sorte de post pré retraite. La sous secrétaire à l'éducation de la colonie est également présente, Laura Roslin, qui vient de découvrir qu'elle a un cancer en phase terminale inguérissable. On découvre également l'équipage dont le chef, le mécano en chef du vaisseau qui a retapé un Viper mark 2, le modèle de Viper piloté par Adama lors de la première guerre. C'est le fils de Adama, Lee "Apollo" Adama qui va le piloter pour la démonstration aérienne. Et les retrouvailles ne sont pas les plus joyeuses. Lee reproche en effet beaucoup de choses à son père, dont la mort de son frère. Il rencontre également Kara "Starbuck" Trace, la meilleure pilote de la flotte mais la plus rebelle du lot, comme le prouve la partie de poker qui finit en baston avec le XO du vaisseau, le colonel Tigh, être déprimé et alcoolique.
019Il reste plus qu'à présenter la situation à Caprica : On y retrouve la belle blonde qui s'est faite sauter avec la station spatiale qui drague un certain Gaïus Baltar, scientifique de génie détaché à la défense des colonies. On la voit circuler dans les rues et s'extasier sur un bébé au marché dont elle va briser la nuque dès que la mère a le dos tourné avant de retrouver Gaïus pour une séance de sexe très chaude au terme duquel elle remercie Gaïus pour lui avoir filer les codes de défense et permis la destruction des colonies. S'en suit alors une attaque nucléaire massive sur les colonies et la blonde protège Baltar du souffle d'une explosion. Voilà la fin du premier quart de la mini série.
Le rythme souffre beaucoup de la lenteur inhérante à l'exposition successive de tous les protagonistes et de la situation. Malgré cette lenteur obligatoire, on accroche tout de suite à ces différents personnages pourtant fortement stéréotypés pour certains comme Starbuck ou la relation Lee / Bill Adama. L'énorme intérêt réside tout simplement dans le fait que les cylons ont maintenant apparence humaine. On devine d'entrée le plus gros ressort : qui est cylon ? Cela pose d'autres questions également : pourquoi ? Comment ? Que faire ?

Et on rentre dans la seconde partie de la mini série, très orientée action. La flotte et notamment le Galactica reçoivent les nouvelles et passée la stupeur, Adama prend les choses en main sur son vaisseau. Pas le temps de s'apitoyer, pas le temps de pleurer les morts pour l'instant, il faut riposter. Le problème, c'est que les Viper mark 4 faisant face aux vaisseaux cylons se désactivent tous. Les battlestar subissent le même problème, tout l'équipement informatique tombant en rade comme le constatent Boomer et Helo, deux pilotes d'un raptor, un vaisseau de reconnaissance de la flotte coloniale. Malheureusement, ils subissent eux aussi des 113petits dégats et ils doivent se poser en catastrophe sur Caprica pour rafistoler l'appareil. C'est alors que plusieurs humains arrivent pour leur demander asile, trop. Dont Gaius Baltar. Un tirage au sort est effectué pour prendre les adultes dans la limite des places disponibles dans le raptor. Et quand Helo reconnait Baltar, il lui laisse sa place à bord du raptor, ce qui réjouit Baltar ainsi que la blonde qu'il voit en illusion.
Dans l'espace, ça bataille ferme du coté du Galactica mais aussi à proximité du vaisseau de Laura Roslin devenu Colonial One vu son accession à la présidence des colonies, tous les autres membres du gouvernement ayant été tué. Elle est escortée par Apollo qui l'avait ramené à bord. Dans le même temps, Adama se proclame dirigeant militaire des forces armées devant la disparition des supérieurs. Et très vite, une opposition se pose entre Bill et Laura sur la suite à donner : faut il fuir ? Faut il sauver un maximum de monde ? Faut il contre attaquer ? La dissenssion est immense et après avoir éviter une attaque par les basechips cylons en feintant une impulsion électro magnétique, le colonial one part à la recherche des survivants et se fait berger au milieu de la flotte des vaisseaux civils. Le but, les guider vers une station spatiale protégée des cylons grace à des perturbations électriques dans les nuages autour d'elle. Le problème qui se pose, c'est qu'entre eux se trouvent les vaisseaux cylons. Pour les éviter, un faut faire un bond plus rapide que la lumière, un bond PRL. Sauf que plusieurs vaisseaux n'en sont pas équipés. Que faire alors que les cylons approchent ? Fuir en les laissant là ou les évacuer sur les vaisseaux disposant du système de bond PRL ? A contre coeur, le choix est pris et les vaisseaux fuyent en abandonnant les modèles sans PRL à l'attaque des cylons. Les quelques vaisseaux civils rejoignent ainsi le Galactica autour de la station de ravitaillement tout comme le raptor. C'est l'occasion de souffler un peu et de faire de l'introspection chez les personnages.
Ces 2 parties nous font vraiment rentrer dans du grand, du très grand. La seconde partie de la mini série mèle très habillement l'action soutenue et les questions de fond dans ce cas de figure : que faire ? La question du choix sans réflexion est posée et il faudra vivre avec. Cette partie, et la troisième d'introspection insistent bien sur ce dilemme des dirigeants. Il faut faire pour le mieux, pour ce que l'on croit le mieux dans la situation donnée. Doit on tout de même respecter ses propres convictions ? Doit on les renier dans l'intérêt supérieur ? Au travers de Laura, politicienne idéaliste et Bill, militaire de carrière, on a droit à une belle opposition très bien menée, les deux faces de la même médaille que Apollo tente de relier. La série montre rapidement qu'elle se veut engagée politiquement, tant dans la prise de décision en temps de guerre que dans le parallèle évident avec plusieurs drames de notre propre histoire avec l'attaque cylonne d'extermination.
On assite également à la naissance d'un personnage extraordianire : Gaïus Baltar qui doit vivre avec la conscience de ce qu'il a provoqué, avec Six dans sa tête, tout en se faisant bien voir des membres du Galactica, tout en révèlant ce qu'il sait sans se compromettre : indiquer que les cylons ont réussi car ils avaient accès à son protocle informatique (dont il a filé les codes à Six), indiquer également que les cylons ont forme humaine. Six lui met alors la pression en lui indiquant que le guide de la visite touristique du début est probablement un cylon.

138Arrive enfin la dernière partie, qui repart sur l'action, avec Bill Adama coincé avec Loeben, un cylon à visage humain mais qui souffre des radiations. La situation est critique puisqu'ils savent maintenant que les cylons ont visage humain. Et c'est le point qui réunifie Bill et Laura, le militaire et le politique : le mensonge. Ils décident de cacher cette information à la flotte, aux 50 000 survivants pour éviter la panique. Du coup, Baltar dans les bons papiers, en profite pour indiquer qu'il a vu un équipement bizarre dans la salle de commandes et qu'à son avis, le responsable est le guide de la visite est un cylon. Tout concorde et Adama décide de la laisser là, pourrir sur la station spatiale.
Il ne reste plus qu'à ressortir du nuage pour que les vaisseaux quittent définitivement les colonies par bond PRL. Seulement, comme l'indique Starbuck envoyée en reconnaissance, les baseships cylon  les attendent à la sortie pour les allumer un par un. Un plan d'attaque est mis en place avec le Galactica qui fera office de bouclier, se mettant de travers et allumant les baseships pendant que les Viper mark 2 remis en état attaquent les petits vaisseaux. Grosse bataille spatiale pendant la fuite, avec moment héroïque en prime de Appolo en rade que Starbuck ramène de force juste à temps pour le départ du Galactica.
La mini série se termine alors par un discours de Bill Adama à la flotte affirmant qu'il existe un espoir : une treizième colonie séparée il y a bien longtemps et dont il connait la route. Cette treizième colonie se nommant Terre. Il ne sait rien, ce n'est qu'un mythe mais il faut redonner un semblant d'espoir à la flotte.
Dans le même temps, plusieurs modèles Loeben et Six débarquent sur la station de ravitaillement où ils retrouvent l'abandonné qui se révèle bien être un modèle cylon tout comme la dernière arrivée à bord : Boomer, la pilote du raptor, qui débarquent en multiples modèles.

La fin est très couillue de la part de Ronald D. Moore. Elle est totalement ouverte, comme un bon pilote de série, laissant de nombreuses questions en suspens. Là où c'est couillu, c'est que la mini série a été tourné, monté et diffusé sans aucune garantie d'une saison derrière. Comme si il était persuadé qu'il aurait une suite à donner à la mini série. Heureusement que les américains furent en masse devant Sci Fi Channel les 8 et 9 décembre 2003.
La mini série fait vraiment office de pilote à la série qui suit posant vraiment toutes les bases : présentation des personnages, du style de la série et de son ton. Et cette mini série mélange vraiment bien le tout : 164l'action est présente et magnifique. On est loin des combats spatiaux habituels. Ici, on est beaucoup plus dans le documentaire réaliste dans le déroulement des combats et dans la façon de filmer très reporter sur le terrain pris au milieu des balles : l'image n'est pas fixe, les plans donnent l'impression qu'un caméraman est au milieu de tout ça, caméra sur l'épaule, filmant sans script, là où ça se passe comme l'indiquent parfaitement les retournements soudains (comme si il avait entendu un bruit derrière lui et qu'il se retourne subitement), les zooms flous (un détail lui a tapé dans l'oeil au loin et il doit faire le point sur le zoom), ... Un vrai style est donné aux combats, les rendant vraiment originaux. L'idée est tout simplement excellente.
Aux cotés de l'action, on a droit à du vrai drama à l'intérieur du vaisseau avec de nombreuses questions ethiques, politiques, intellectuelles et philosophiques. Des données qui seront encore plus poussées dans la saison à venir.
Au final, cette mini série donne l'impression plus d'un reportage de guerre que d'une série télé et c'est sa véritable force. L'exercice scénaristique est magistralement bien maitrisé.

080Mais au delà de la réalisation et du scénario, on trouve aussi dans le casting un point très fort. Il est tout simplement parfait, jusque dans les rôles presque secondaires comme celui du chef. Edward James Olmos brille et éclabousse de toute sa classe la série. Il est parfait en Bill Adama. Et derrière les rôles de beaux gosses s'en sortent parfaitement, donnant autre chose au personnage. Les beaux gosses ne sont pas que des belles gueules comme le prouve Jaimie Bamber en Appolo, Tricia Helfer en six, Grace Park en Boomer ou encore Tahmoh Penikett en Helo. L'alchimie entre tous est là, et c'est un régal de les voir tous ensemble.

Le seul défaut de la mini série et par extension, de la série : sa version française qui oblitère totalement le language particulier des ces humains, (notamment le frack / fracking, remplaçant les fuck / fucking) et le choix des vois laissant parfois plus qu'à désirer : Six, Starbuck et Baltar notamment, Six récupérant une voix de Bimbo avec Laura Prejean (Déjà le même problème sur Veronica Mars en Veronica, Kaley Cuoco dans touche pas ... et Charmed entre autres), Starbuck avec la voix de Kate de Ncis et le pauvre Guy Chapelier dont les efforts sont là mais qui n'arrive pas à retranscrire la voix si particulière de Baltar avec une constante hésitation dans chacun de ses mots.

Cette mini série est disponible en dvd zone 2 français en dvd unitaire. Il comprend une image widescreen 16/9eme, la vf en 5.1, la vo en 5.1, des sous titres vf et vo et un documentaire "de 1978 à nos jours" revenant sur l'ancienne série et la génèse de l'actuelle.

Bref, un petit bijou nous est offert par Ronald D. Moore. Une mini série posant les bases d'une série à venir et on sait déjà qu'on est à des années lumières de la série originale en terme de qualité. Tout est parfait : l'univers, les idées (des cylons humains !), le casting, la réalisation, le scénario, la profondeur. Rien n'est à jeter à part peut-être la partie d'introspection sur la station de ravitaillement un poil trop longue et lente.

Publicité
Commentaires
M
J'ai hâte de lire tes reviews car j'adore cette série et comme le dit Nephthys elle n'est pas très connue donc ça sera agréable de connaître un avis extérieur, chose que j'adore même si l'avis ne correspond pas forcément au mien. Pour l'instant je n'en suis qu'à l'épisode 6 de la saison 1 donc j'espère que tu feras des reviews de la saison 1. Déjà cette review de la mini-série était fort intéressante et c'était un plaisir de la lire, et pour une fois je suis totalement d'accord avec toi, excepté que je n'ai rien trouvé à jeter, j'étais trop happé par l'ambiance et les personnages pour trouver à redire. :D
N
Il n'y a pas de problème, je lirais avec plaisir tes reviews sur BSG car c'est une série que j'ADORE!! En+, nous sommes très peu à la suivre ( surtout en France) alors je pourrais partager mon avis avec qq1 !!
S
Je suis aussi un grand fan de la série et j'ai malheureusement pas pu suivre les 2 saisons sur La Deux, suite à un encombrement des enregistrements à faire. Mais j'ai les dvd et je compte bien faire les reviews des épisodes. J'espère que tu seras là pour les lire.
N
J'ai découvert BSG que récemment grâce à la TV Belge qui a eu l'audace de mettre la série sur une chaîne nationale et en prime time svp !!<br /> Et je ne regrette pas du tout !! J'avais lu 2-3 trucs, mais pas énormément, vu que je ne connaissais pas la série originale !!<br /> <br /> J'ai tout de suite accroché à l'univers si particulier de la série ! On s'attache aux différents personnages (Starbuck, Apollo, Adama, ...), on attend avec impatience la résolution des intrigues, et on se laisse embarquer par la recherche de la planète Terre !!<br /> <br /> Je sais que la série se termine à la fin de la saison 4, mais ca m'attriste, je sais qu'elle aura ainsi droit à une véritable fin digne de ce nom, mais les personnages me manquent déjà !!
Publicité